Contexte sectoriel : enjeux et tendances RSE majeures
Le transport routier de fret constitue un pilier de la logistique en France et en Europe, mais il est fortement confronté à des enjeux RSE majeurs. En particulier, le transport routier est le mode de transport qui émet le plus d’émissions parmi les secteurs liés à la logistique. figures-groupe.fr+2FRET21+2
Les principaux enjeux identifiés sont les suivants :
Empreinte carbone élevée et consommation énergétique : le transport routier utilise principalement des carburants fossiles, ce qui pose des défis en matière de transition énergétique. The Shift Project+2figures-groupe.fr+2
Optimisation des flux et logistique verte : il s’agit de réduire les trajets à vide, de mutualiser les chargements, d’optimiser les parcours et de passer à des véhicules plus propres.
Conditions sociales et sécurité routière : la réglementation européenne encadre les temps de conduite et de repos des conducteurs ; les conditions de travail constituent un élément essentiel de la stratégie RSE dans ce secteur. supplychaininfo.eu+1
Traçabilité, transparence et choix des prestataires : les donneurs d’ordre souhaitent de plus en plus que leurs transporteurs attachent de l’importance à la RSE, via par exemple des labels ou des programmes spécifiques. Wepal+1
Transition technologique et innovation : flottes électriques ou hybrides, biocarburants, améliorations techniques (Euro VI, réduction des émissions…), sont des voies d’avenir. transportinterpech.fr+1
Sources : Référentiel RSE en logistique – Ministère chargé des transports : https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/referentiel-responsabilite-sociétale-entreprises-rse-logistique Ministère de la Transition Écologique, Guide « RSE dans le transport routier » – https://pros-transport.fr/rse-transport-routier-pdf/ PROS TRANSPORT
Analyse de maturité du secteur
Le secteur du transport routier de fret présente une maturité RSE variée :
Les grandes entreprises ou groupes logistiques ont déjà mis en œuvre des programmes structurés de transition (flotte renouvelée, formation à l’éco-conduite, audits fournisseurs).
En revanche, de nombreuses PME ou entreprises de transport plus petites sont encore en phase de structuration : peu d’indicateurs RSE formalisés, flottes plus anciennes, manque d’actions systématiques de réduction d’émissions.
Les freins principaux sont : le coût perçu des investissements (véhicules propres, carburants alternatifs), la complexité de la mesure des indicateurs, la pression concurrentielle sur les prix et la gestion des sous-traitants.
En Île-de-France, par exemple, les trajets routiers de marchandises représentaient plus de 90 % du trafic de marchandises régional, évoquant l’ampleur du défi d’un transport plus respectueux de l’environnement. Drieat Ile-de-F
Trois leviers stratégiques
1. Court terme (0–12 mois)
Mettre en place une politique d’achat et de partenariat responsable : sélectionner des transporteurs engagés, vérifier leurs indicateurs (âge moyen de la flotte, carburants utilisés, formation des conducteurs).
Former les conducteurs à l’éco-conduite et aux bonnes pratiques (chargement optimisé, conduite économique, arrêts adaptés).
Installer des indicateurs simples : % de véhicules de moins de 5 ans, taux de trajets chargés vs vides, % conducteurs formés.
Communiquer auprès des clients et parties prenantes : affichage des engagements, traçabilité des flux, transparence.
2. Moyen terme (12–36 mois)
Renouveler progressivement la flotte pour passer à des véhicules moins polluants : véhicules Euro VI, hybrides, électriques ou au biocarburant.
Optimiser la logistique : mutualisation des trajets, plateformes de consolidation, fewer more full loads.
Déployer des outils de traçabilité numérique et de transparence : tableau de bord RSE, suivi des émissions tCO₂e, reporting clients.
3. Long terme (36–60 mois)
Visée « excellence » : s’engager vers la neutralité carbone ou forte réduction des émissions, via innovations technologiques et changement de business model.
Développer des partenariats pour l’innovation : hydrogène, véhicules autonomes, intermodalité route-rail/fleuve, logistique « last mile » zéro émission.
Obtenir un label ou certificat d’excellence RSE spécifique au transport routier de fret (ex. « Altrust Excellence Transport Routier de Fret ») pour valoriser la démarche.
Plan d’action recommandé
Étape 1 : Diagnostic RSE via Auto Auditor Altrust pour cartographier la flotte, les trajets, les émissions, les conducteurs & leurs compétences, ainsi que les sous-traitants.
Étape 2 : Création du tableau de bord Pilot Manager Altrust avec indicateurs clés : % flottes renouvelées, % conducteurs formés, tCO₂e par tonne-km, taux de remplissage des camions.
Étape 3 : Rédaction d’une politique d’achat transport responsable et contractualisation avec les transporteurs sur critères RSE, traçabilité et performance environnementale.
Étape 4 : Audit des transporteurs / sous-traitants via Altrust Scoring (âge des véhicules, carburant, KPI de trajets, conformité sociale, sécurité).
Étape 5 : Publication d’un rapport RSE annuel, communication externe, et demande de labellisation « Altrust Excellence Transport Routier de Fret ».
Cas d’école
Bon exemple : le groupe Groupe Bioret (transport routier) a engagé depuis 2023 plus de 15 véhicules 100 % électriques, formé plus de 95 % de ses conducteurs à l’éco-conduite et investi dans des panneaux photovoltaïques pour ses sites. transportinterpech.fr
Mauvais exemple : des transporteurs qui n’ont pas renouvelé leur flotte, ne suivent pas les indicateurs, et n’intègrent pas la dimension RSE, s’exposent à une perte de compétitivité, à des surcoûts (carburants, taxes) ou à des attentes clients non satisfaites.
Objectifs et indicateurs clés