Le secteur du bricolage et de la quincaillerie représente un marché d’environ 32 milliards d’euros en France en 2024. Les grandes enseignes (Leroy Merlin, Castorama, Bricomarché, Mr Bricolage) et les nombreuses quincailleries indépendantes font face à des défis RSE de plus en plus pressants.
Les principaux enjeux identifiés sont les suivants :
Éco-conception et traçabilité : l’origine des produits reste très diversifiée, souvent hors UE, rendant les contrôles REACH, RoHS ou de sécurité plus complexes.
Empreinte carbone et logistique : le transport et la multiplicité des références produits génèrent un impact carbone élevé ; plusieurs acteurs testent le transport bas carbone et la mutualisation logistique.
Gestion des déchets : la loi AGEC 2020 impose la reprise et le tri des déchets de bricolage (emballages, peintures, DEEE, piles, etc.).
Matériaux responsables : montée en puissance des produits certifiés FSC ou PEFC, peintures à faible COV et outillages durables.
Conditions de travail : prévention des troubles musculo-squelettiques, exposition aux produits chimiques, égalité professionnelle et inclusion.
Sources :
FMB – Fédération des magasins de bricolage : https://www.fmb.fr
ADEME – Économie circulaire et AGEC : https://agirpourlatransition.ademe.fr
Les enseignes nationales affichent une maturité RSE élevée. Leroy Merlin et Kingfisher (Castorama, Brico Dépôt) publient des rapports détaillant leurs engagements carbone, d’économie circulaire et d’approvisionnement responsable. Leroy Merlin s’est fixé comme objectif : 100 % de bois certifié et 25 % de produits éco-conçus à horizon 2025 (https://corporate.leroymerlin.fr).
Les réseaux coopératifs et franchisés comme Bricomarché ou Mr Bricolage présentent une maturité intermédiaire, dépendante de la politique RSE de chaque point de vente.
Les quincailleries indépendantes, elles, ont une marge de progression : absence de reporting, tri des déchets limité, faible affichage de conformité REACH.
Les freins principaux sont la dispersion des fournisseurs, le coût perçu des produits éco-responsables et la méconnaissance des filières de reprise (AGEC).
Mettre en conformité l’entreprise et améliorer son image :
Installer des bacs de tri pour piles, ampoules, peintures, DEEE et cartouches (filières ÉcoDDS et Éco-systèmes).
Mettre en place un étiquetage clair des produits éco-conçus ou recyclés.
Former le personnel à la sécurité, au tri et à la communication responsable.
Mesurer les premiers indicateurs dans le Pilot Manager Altrust (taux de tri, % de produits responsables, nombre de formations).
Structurer l’offre et réduire l’empreinte :
Exiger de 50 % des fournisseurs des preuves de conformité (REACH, RoHS, FSC, ISO 14001).
Mettre en place un comptoir de reprise pour les outils, métaux, peintures et piles.
Réduire les emballages plastiques et mutualiser les livraisons.
Introduire une offre “réparation et seconde vie” : outillage reconditionné, location, pièces détachées.
Viser l’excellence et l’innovation :
Développer des partenariats pour l’éco-innovation produits : matériaux biosourcés, peintures naturelles, vis et fixations recyclables.
Créer une traçabilité numérique : QR code produit avec fiche environnementale.
Réaliser un bilan carbone complet (logistique, transport, fournisseurs) à l’aide du Pilot Manager Altrust et des bases ADEME.
Obtenir le Label Altrust Excellence Bricolage.
Étape 1 : Diagnostic RSE via Auto Auditor Altrust et mise en conformité AGEC.
Étape 2 : Création du tableau de bord de suivi (Pilot Manager).
Étape 3 : Rédaction d’une politique d’achat responsable et contractualisation avec les éco-organismes.
Étape 4 : Audit fournisseurs via Altrust Scoring.
Étape 5 : Publication du bilan et labellisation (Altrust Excellence Bricolage).
Bon exemple : Leroy Merlin (Groupe Adeo)
Entre 2016 et 2022, Leroy Merlin a réduit de 42 % ses émissions logistiques et atteint 100 % de bois certifié. En 2023, 8 000 produits éco-conçus représentaient déjà 20 % de son offre (https://corporate.leroymerlin.fr).
Bon exemple : Castorama (Kingfisher)
L’entreprise est neutre en carbone sur ses opérations directes (scope 1 et 2) et intègre des produits circulaires dans ses rayons (https://www.kingfisher.com/sustainability).
Mauvais exemple : certaines petites quincailleries qui rejettent des déchets chimiques sans tri ou n’affichent pas la conformité REACH s’exposent à des sanctions (loi AGEC) et à une perte de confiance client.
Les principaux indicateurs à suivre sont :
Atteindre 70 % de fournisseurs conformes aux normes REACH/ROHS/ISO 14001.
Référencer au moins 25 % de produits éco-conçus.
Assurer un taux de tri supérieur à 80 %.
Réduire de 30 % les émissions logistiques (tCO₂e).
Doubler le tonnage de reprise et de recyclage des déchets en 3 ans.
Garantir 100 % de bois certifié FSC/PEFC dans l’offre.
Ces indicateurs constituent la base d’éligibilité aux Labels Altrust du Bricolage & de la Quincaillerie.